Casse, incendies, dégradations, pillages, destructions, vandalisme, guérilla urbaine... Tels sont les mots utilisés par la presse, le pouvoir et même certaines organisations syndicales, associations ou "vrais" gilets jaunes pour décrire la violence dans les manifestations. Ces actes sont toujours désignés avec un vocabulaire qui laisse entendre qu'ils sont le fruit de personnes irresponsables, qui ne réfléchissent pas, qui décrédibilisent le mouvement, qui ne cherchent que le désordre par goût du chaos ! Ils ne font que se défouler, profitent des manifestations pour commettre des exactions criminelles et lâches, pour en découdre avec la police. Ce sont des casseurs, des vandales, des écervelés, des voyous, des extrémistes infiltrés assoiffés de désordre et de sang ! Mais jamais ne sont utilisés des termes comme sabotage, tactique ou stratégie de lutte.
Pourtant, une bonne partie des militants radicaux qui utilisent ces moyens de lutte le font en conscience de ce qu'ils et ELLES font. Impossible toutefois d'échapper à ces discussions insupportables dans les médias qui distinguent le bon manifestant du mauvais manifestant :
- le bon manifestant : il marche, il chante, il est sympathique, il écoute HK et les Saltimbanques et les seules choses qu'il brûle sont des merguez.
- le mauvais manifestant : il marche, il chante, mais il porte du noir, se cache le visage et porte un masque. Il lance, il casse et il nuit à l'image du mouvement.